(Boissard Janine) Au plaisir d'aimer
Merci à Gilles Paris
Merci aux Editions Flammarion
19,90 euros
315 pages
4ème de couverture
Papa est mort hier dans le château portant son nom, Fortjoie. Et maintenant, c'est à nous, mes soeurs et moi, de tout faire pour respecter son dernier voeu: conserver le domaine et, surtout, continuer à y accueillir des jeunes peintres. Pas facile avec des comptes en banque vides et un château qui tombe en ruine.
Heureusement, on peut compter sur nos artistes pour nous aider en mettant leur talent à la disposition des belles et riches dames de Poitiers.
Mais, dans le secret des ateliers, des intrigues se nouent...
Scandale, vengeance: cette fois, est-ce la mort de Fortjoie?
Rire, insolence, plaisir de vivre et d'aimer sont au coeur de ce roman joyeusement libertin. Une bouffée d'air frais dans un monde triste et grincheux.
Mon avis
Janine Boissard est une auteure mondialement connue et pourtant, je n'avais jamais lu aucun de ses livres. Il fallait remédier rapidement à cela.
Ais-je bien fait ou pas? A vous de le découvrir ci-dessous.
C'est à Fortjoie que l'auteure nous emmène. Grâce à elle, nous rencontrons la famille d'Aymar. Ce monsieur de 76 ans vient de mourir et c'est avec ses filles que nous faisons connaissance. Pourtant, cette rencontre ne se fera pas au meilleur des moments. Elles doivent d'abord gérer l'enterrement, le deuil mais ensuite leur rendez-vous chez le notaire où elles vont être mise au pied du mur. Que faire? Vendre Fortjoie? Elles ne le veulent pas, leur père aurait été contre d'ailleurs. Pourtant, elles n'ont pas les moyens pour entreprendre les travaux nécessaires ni même payer la succession. Que faire donc? Il ne faut pas oublier non plus que ce château abrite 4 jeunes peintres protégés par Aymar. Vendre le château serait les mettre dehors également. Elles sont dans une situation impossible où il faut pourtant trouver une solution rapidement.
Plusieurs idées sont mises sur le tapis et essayées. Malheureusement, aucune de celles-ci n'est fructueuse. Les rentrées d'argent ne sont pas suffisantes. Il faut trouver autre chose.
C'est Rose-Marie, la présidente de l'association et maîtresse d'Aymar, qui propose une idée aussi farfelue que géniale... Une idée révolutionnaire qui pourrait vraiment sauver le château. Et si les 4 jeunes peintres peignaient les portraits des bourgeoises de la ville?
Si l'idée paraît incroyable, elle n'en sera pas pour autant si simple! Entre trahison, accusation et scandale, rien de va plus!
Je ne vous en dis pas plus et vous laisse découvrir la suite par vous-même...
Ce livre est d'une puissance incroyable. Il dévoile le côté sombre de l'homme. L'homme libre de ses mouvements, libre d'adultère au grand dam de la femme méprisée qui n'a pas le droit à la parole. C'est une véritable révolution que nous propose l'auteure car dans ce livre, il y a un véritable tournant dans le comportement des femmes justement. Des femmes qui ne se laissent plus faire et qui se battent pour être heureuses et libres. Des femmes qui se voient enfin belles, désirées, regardées alors que cela faisait des années que ce n'était plus le cas. Des femmes qui se battent pour la vie et l'amour!
L'auteure a ce pouvoir de nous emporter dès les premières pages. Entre sensualité et érotisme, le lecteur est bien servi. Si au départ, on peut craindre une certaine vulgarité, il n'en est rien. L'auteure arrive à nous montrer, à nous prouver que l'amour est quelque chose de beau. Alors oui, érotisme, il y a mais cela ne gâche rien à la simplicité, la sensualité, le plaisir de l'amour.
Quand à la plume de Janine Boissard, elle est d'une délicatesse incroyable. Elle n'est pourtant pas tendre dans son message mais elle maîtrise la manière de nous le faire passer. Une plume donc délicate et terriblement bien maîtrisée. Une écriture remplie d'humour et d'insolence. Un vrai bonheur pour la lectrice que je suis.
J'ai l'habitude de vous parler des personnages, de leurs traits de caractère, de leur vie. Je ne rentrerai pas dans les détails cette fois-ci tant les personnages sont nombreux. Juste peut-être vous dire que j'aurais aimé me retrouver à la place de certaines de ses femmes si j'avais eu le même âge. Je n'ose imaginer le ressenti de celles-ci face à des maris qui ne les regardent plus. Ne plus se sentir aimée, désirée est est une claque énorme que peut se prendre une femme dans la vie. Alors pouvoir être à nouveau le centre d'intérêt grâce aux regards bienveillants de la jeunesse, moi je dis "Pourquoi pas"!
Ce n'est pas un coup de coeur, mais cela n'en est pas loin. J'ai vraiment passé un chouette moment grâce à ce livre. Je vous le conseille vraiment.
Un petit extrait...
"Et si on laissait aux enfants le temps d'être des enfants?
Celui des jeux innocents, du rêve, du troublant mystère qui rôde autour de la chambre des parents? Le temps des illusions que l'on ne perd jamais tout à fait, quoi qu'en dise le poète, et sur lesquelles se bâtissent des royaumes enchantés qui, toute notre vie, éclaireront un coin de notre mémoire comme un message têtu d'espoir.
"Ces petits qui se prennent pour des grands."
Je regarde cette fillette, toute fiérote dans ses collants pailletés et sa jupe en corolle. Je regarde ce garçon qui élargit ses épaules dans son sweat de champion. Dans notre film, il y aura un moment où ils se donneront la main. Je les regarde qui se regardent, éblouis, incertains, et une chanson me revient qui parle, s'il m'en souvient, de guerre et d'orage qui gronde. Ces guerres, ces orages, ils les connaîtront bien assez tôt, "laissons-les, laissons-les, laissons-les s'aimer."
Petit bonus
Ma note
4/5
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