Amis-Lecteurs (Les Lectures d'Angeselphie)

Il y a peu, je vous présentais le tout premier roman de cette auteure prometteuse. Souvenez-vous... Aime-moi comme tu es...

Il y a de ces romans qui marquent, qui touchent, qui ne laissent pas indifférent. Pour moi, cela faisant longtemps qu'un roman ne m'avait pas autant touché, ému!

Voilà pourquoi j'avais envie de vous présenter aujourd'hui l'auteure qui a gentillement accepté de jouer le jeu des questions/réponses pour la parole d'auteur de cette semaine.

Bonne découverte...

1) Si vous deviez-vous décrire en 3 mots, quels seraient-ils ?

Impatiente, tenace, émotive (trop)

2) Qu'est-ce qui vous a donné l'envie d'écrire ?

J’ai toujours écrit. Petite, allongée sur le sol, cherchant le mot qui dirait le mieux mes pensées. Et puis plus grande, j’adorais les rédactions, les dissertations, je les entreprenais comme un défi et j’étais dévastée si le professeur ne reconnaissait pas mon immense implication, au moins aussi immense que mon talent :-)

J’ai ensuite créé un blog, là encore il s’agissait d’un outil d’expression. Je découvrais en même temps que les lecteurs que mon « style » s’affirmait. Ce format de chroniques était confortable, je ne prenais pas trop de risques et les retours étaient encourageants.

Et puis, il y eu une rencontre. La rencontre, celle qui ne vous laisse pas le choix. Cette amie m’a poussée au-delà de ma zone de confort, m’a donné la confiance nécessaire et m’a ordonné d’écrire un roman. J’ai obtempéré :-)

3) Quel est le défaut et la qualité qu'il faut pour être un bon auteur ?

Je suis très embarrassée pour répondre à cette question. À part une certaine sensibilité, qui est à la fois une qualité et un défaut, je ne sais pas.

Certains auteurs écrivent des merveilles et sont infréquentables dans la vraie vie. D’autres sont très introvertis et expriment une délicieuse audace à travers leurs mots. Il n’y a pas de règles, je crois…

4) Dans quelles conditions vous plongez-vous pour écrire ?

Un matin d’automne, je me promenais dans un champs avec mon chien. Il y avait l’odeur de la terre labourée, la lumière, un ensemble qui aussitôt a formé un tout dans ma tête. Je devais l’écrire. Vite! Je suis rentrée en catastrophe en répétant en boucle les mots dans ma tête et je les ai écrit avec le manteau sur le dos. C’est presque toujours comme ça. Une sensation, une émotion, et je dois l’écrire, dans l’urgence, ne rien perdre. Du coup, je ne suis pas du tout structurée, je n’ai pas d’heure ni d’endroit, je prends l’écriture comme elle vient. C’est elle qui me dirige, pas le contraire.

5) Quelle est la frontière entre la fiction et la réalité dans votre livre ? Pour l'avoir lu, j'ai l'impression qu'il y a beaucoup d'émotions que vous laissez transparaître dans celui-ci.

Quand j’ai commencé à écrire ce livre, je pensais m’en tirer en contrôlant les émotions, en les adoucissant, mais je n’étais pas dans les mots justes, j’étais dans l’illusion de la justesse. J’ai joué le tout pour le tout, et j’ai posé mes tripes sur le clavier. Si une frontière existe entre la fiction et la réalité, je ne l’ai pas créée et je laisse au lecteur le choix de la déterminer. Ou pas.

6) Que vous a apporté la publication de ce livre ?

Une libération. Une reconnaissance du travail accompli. Des rencontres fabuleuses avec la vraie bonté, avec des lecteurs passionnés (dont vous êtes chère Sophie). Une sorte de bulle extensible s’est créée autour de ce livre, je flotte dans cette bulle, entourée de bien belles énergies.

Et il m’a donné l’envie d’écrire sans attendre un autre livre. Je sais que la machine est en marche et qu’elle ne s’arrêtera plus. Les doutes sont toujours là mais ils se dissipent petit à petit.

7) Quel est le livre pour lequel vous regrettez de ne pas être l'auteure? Et à l'inverse, quel est le livre pour lequel vous êtes fier de ne pas être l'auteure ?

J’aurais aimé être capable d’écrire La petite fille de Monsieur Linh. Pour sa simplicité, sa pureté, pour des mots qui ne s’oublient pas. Mais ce sont ceux de Philippe Claudel et personne n’aurait pu les écrire comme lui.

Merci pour ce moment de cinquante nuances de fade :-) Ça, je ne regrette pas de ne les avoir pas écrit.

8) Quelle lectrice est Cathy Galliègue ?

Je fais des crises de lecture, comme on fait des crises de boulimie. Et puis, plus rien. Il est difficile de lire et écrire en même temps sans se laisser influencer. Alors, je dose… mais il me faut ma dose quand même. Je ne lis pas de SF, peu de polars, pas de biographies, pour le reste je suis assidûment les avis des blogueurs littéraires (encore eux :-) ) et très souvent, je craque à partir d’un avis.

9) Quel est votre dernier coup de gueule dans le monde du livre ?

J’ai publié un coup de gueule sur mon blog à un moment où j’étais en recherche d’éditeur pour mon premier livre. J’échangeais beaucoup avec des auteurs en herbe, comme moi, qui ne comprenaient pas que les grandes maisons d’édition ne leur déroulent pas le tapis rouge. Un éditeur sait dès les premières lignes si le manuscrit est bon. Ensuite, il y a tous les rouages qui nous échappent. Mais ce qui ne doit pas nous échapper, c’est l’humilité.

10) Si vous deviez partir seul sur une île déserte et n'emporter qu'un seul et unique livre avec vous... lequel emporteriez-vous et pourquoi?

À priori et raisonnablement, je devrais emporter un bon gros pavé bien compliqué pour passer de longues heures à me faire des nœuds au cerveau.

Mais comme j’aurais une cabane à construire, chasser, pêcher, trouver de l’eau et apprivoiser la solitude, je crois que j’emporterais Le petit prince, pour ne pas oublier les qualité et les défauts des humains.

Un grand merci Sophie pour ces très belles questions !

Un énorme merci à toi Cathy pour avoir joué le jeu de ces questions/réponses mais surtout pour ta franchise et sincérité.

A très vite pour de nouvelles aventures.

Ps: Si vous avez des questions à poser à l'auteur, n'hésitez pas, postez les ici et je suis certaine que l'auteur vous répondra. :)